La vie ici est très chère et je cherche à m’échapper mais à tout prendre ce n’est pas désagréable. Les polynésiens sont plutôt sympas avec leur accent chantant et roucoulant. Personne ici n’a l‘intention de devenir le Roi du Monde et cela se ressent dans leur manière d’être. Même les français, les popas, sont plus décontractés que dans leur Paris natal. Sans doute l'éloignement. Le sentiment d'avoir réussi un joli coup. Après tout, ce n'est pas tout le monde qui arrive à Tahiti. Une sorte d' apothéose pour qui prend le métro tout les jours avec ces affiches de ciel bleu et cocotier aperçues à travers les fenêtres de la rame d'en face.
Ayant moi-même passé pas mal de temps dans les couloirs du métro, je m'associe à ce sentiment de réussite, d'avoir comme eux pu traverser les voies et plonger à travers l'affiche pour enfin me retrouver à Tahiti, à l’autre bout du monde...
La semaine prochaine, je suis invité à Rangiroa dans les Tuamotu par A**, qui me propose entre autres d’aller y enseigner les échecs. Ayant toujours un peu gardé la mentalité d’un journalier, j’espère aussi pouvoir y récolter la coprah, la chair des cocos qu’on utilise pour faire de l’huile. Un métier supposément très dur mais je n’ai rien contre un peu d’effort physique et je suis sans le sou.