dimanche 19 juin 2011

Hivaoa, Marquises

Je suis logé dans la «pension» de la mairie, un petit bungalow qui me coute 24 € par jour. Nous avons fait la clearance d’entrée et je ne suis officiellement plus menbre d’équipage du My Way I, ce dont je suis bien aise. Le Fou sur la Delfinière. Mon problème actuel, c’est que je suis marooned sur une île au milieu du Pacifique Sud, avec une espérance de vie d’un mois au plus et que je dois rendre le bungalow lundi midi au plus tard. La vie est très chère aux Marquises mais il n’est simplement pas question que je passe un jour de plus à bord. Le capitaine, qui pourtant m’avait dit que je pouvais rester sue le bateau jusqu’à leur départ, m’a annoncé que «pour raison de sécurité» le bateau devait restait fermé tant qu’il n’y était pas lui-même. Concrètement, il m’a foutu dehors, avec les moyens détournés et les protestations d’innocence qui sont sa spécialité.
Heureusement, j’ai rencontré, ou plutôt retrouvé, la charmante P** dont le bateau était à couple avec le nôtre sur le canal de Panama et qui a débarqué pour des raisons similaires aux miennes. Nous avons passé deux soirées à nous raconter et croyez-moi si je vous dit que le commerce d’une jolie femme après quarante jours en mer est un véritable cadeau des dieux. J’en ai oublié toute rancoeur et regarde maintenant l’avenir avec autant de curiosité que de détachement. P** a pris l’avion ce matin pour les Etats-Unis et je m’applique à écrire une annonce pour trouver un passage vers l’Ouest. J’ai caressé l’idée un moment de rester aux Marquises mais trouver travail et logement dans un environnement aussi dispendieux me parait un challenge encore difficile que de sauter sur le pont du prochain voilier en partance.