dimanche 10 avril 2011

Granada, Nicaragua

Le My Way vient de quitter la Guadeloupe. Demain, je règle ici mes derniers problèmes domestiques, me fait payer ce qu’on me doit, et j’achète mon billet pour Panama. Le rendez-vous est ferme. Quitter le Nicaragua va être douloureux, même en ayant devant moi une telle perspective. Les Galapagos, les Marquises, Tahiti, oui, il faut vraiment une telle énumération pour m’aider à partir de ce petit pays oublié, le plus pauvre des Amériques, où se succèdent ouragans, tremblements de terre et politiciens véreux. Un pays que je connais depuis vingt-cinq ans et où je reviens sans cesse. Une histoire d’amour qui ne devrait jamais finir, qui n’a pas de raisons de finir. 
Je me promène dans les rues de Granada, empli d’une future nostalgie qui me serre la poitrine. Nicaragua mi amor... Cette douceur de vivre, la gentillesse des nicas, la beauté sauvage de ces paysages. Avant-hier je suis allé pour la dernière fois me baigner à la Laguna de Apoyo. Cette caldera d’un autre âge, cette eau si pure et une famille de singes hurleurs qui passait dans les frondaisons près du bord, se balançant insouciants de branche en branche, cherchant un endroit pour faire la sieste aux heures les plus chaudes. Comment ne pas aimer ce pays?