vendredi 6 mai 2011

Bahia Flamingo, Panama

Aujourd’hui je le sais: On ne part pas un Vendredi parce que d’ usage le Jeudi était jour de paye pour les marins, qui bien évidemment partaient se saouler avec leur trois sous. Rien à voir avec Vénus ou les maladies vénériennes, juste une histoire de gueule de bois. Décevant, quelque part. J’aurais préféré quelque chose de plus enlevé, de moins prosaïque. Comme quoi, parfois il est bon de ne pas trop fouiller les racines des superstitions...
Le départ est reporté pour cause de météo, ce qui est aussi bien vu que nous n’avons pas fait la moitié de ce que nous étions censé faire. Entre autre gratter la coque. Depuis Colon une colonie d’arapèdes s’y est installée, ce qui nous fait perdre au moins un noeud de vitesse. Un noeud sur un trajet de cette ampleur se transforme facilement en plusieurs jours de retard. J’avoue que je ne suis pas pressé d’aller barboter dans une baie où une bonne cinquantaine de voiliers sont au mouillage. Toutes les personnes qui y vivent n’attendent pas forcément d’être à terre pour aller faire leurs besoins, tous n’ont pas cette belle conscience écologique qui leur feraient porter leurs poubelles jusqu’aux containeurs ad hoc. Le matin est de ce point de vue évidemment crucial. C’est le moment où l’homo sapiens sapiens a le plus tendance à répondre à l’appel de dame nature, pour parler poliment. Donc s’il faut plonger, on le fera l’après-midi en espérant que les courants ne tournent pas en rond dans cette anse...