“Le jeu, en tant que réalité observable pour tous, s’étend à la fois au monde animal et au monde humain. Par conséquent, il ne peut être fondé sur aucun lien rationnel car une fondement sur la raison le limiterait au genre humain. L’existence du jeu n’est lié à aucun degré de civilisation, à aucune forme de conception de l’Univers. Tout être pensant pourrait se représenter cette réalité du jeu, de jouer immédiatement comme quelque chose d’indépendant en soi, même si sa langue ne possédait pas de terme général pour le définir.
L’existence du jeu est indéniable. On peut nier presque toutes les entités abstraites: Justice, Beauté, Vérité, Esprit, Dieu. On peut nier le sérieux. Le jeu, point.”
Johann Huizinger
Quand je vois les dauphins jouer autour du bateau, je ne peux que constater la profonde vérité de son assertion. Non seulement ils jouent, mais ils prennent un évident plaisir à jouer, tout aussi évident que mon propre plaisir à les regarder jouer. Quand un dauphin saute au dessus des vagues, on pourrait objecter qu’ainsi il prend de la vitesse, ou encore qu’il respire mieux, ou qu’il se débarasse de parasites. Bref, qu’il y a une raison probante à son acte. Mais quand il se jette en l’air de manière désordonnée, cul par dessus tête, et qu’en plus il rit, j’attends encore le scientifique qui m’en donnera une raison objective.